Quittant ses genêts et sa lande,Quand le Breton se fait marin,En allant aux pêches d'IslandeVoici quel est le doux refrainQue le pauvre garsFredonne tout bas :"J'aime Paimpol et sa falaise,Son église et son Grand Pardon,J'aime surtout la PaimpolaiseQui m'attend au pays breton."Quand leurs bateaux quittent nos rives,Le curé leur dit : "Mes bons fieux,Priez souvent Monsieur Saint YvesQui nous voit, des cieux toujours bleus."Et le pauvre garsFredonne tout bas :" Le ciel est moins bleu, n'en déplaiseA Saint Yvon, notre Patron,Que les yeux de ma Paimpolaise...Qui m'attend au pays breton ! "Le brave Islandais, sans murmure,Jette la ligne et le harpon ;Puis, dans un relent de saumure,Il s'affale dans l'entrepont...Et le pauvre garsSoupire tout bas :" Je serais bien mieux à mon aise,Devant un joli feu d'ajonc,A côté de la PaimpolaiseQui m'attend au pays breton ! "Mais, souvent, l'océan qu'il dompteSe réveillant lâche et cruel,Le jour venu, quand on se compte,Bien des noms manquent à l'appel...Et le pauvre garsFredonne tout bas :" Pour aider la marine anglaiseComme il faut plus d'un moussaillon,J'en f'rons deux à ma Paimpolaise,En rentrant au pays breton ! "Puis, quand la vague le désigne,L'appelant de sa grosse voix,Le brave Islandais se résigneEn faisant un signe de croix...Et le pauvre garsQuand vient le trépas,Serrant la médaille qu'il baise,Glisse dans l'océan sans fondEn songeant à la PaimpolaiseQui l'attend au pays breton ! ...
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