Il travaillait dans une usine
Il faisait toujours chaud
A cause des machines
Et puis des hauts-fourneaux.
Sa chemise collée à la peau
Et la gorge trop sèche
Il attendait la sirène
Comme une remise de peine.
On s'retrouvait en face
Au bar d'Obélix
Un ancien rugbyman
Qui nous rendait service
On sentait dans l'air lourd
Une électricité
Un danger en instance
Un truc irrévocable.
Les gars parlaient du syndicat
Ou des matches de football
Ou bien ils parlaient de leur famille
Et des projets d'vacances
Quand ils parlaient des femmes
J'entendais leurs rires énormes
Qui découpaient l'atmosphère
Enfumée de Gauloises.
On cassait nos verres
Sur le bord du comptoir
Quand on étaient trop soûls
Pour savoir pourquoi on était là
Ça finissait en bagarre
Dans la rue ou avec un Arabe
Mais ça sentait le désepoir
Au fond de leurs regards.
(pont)
Quand l'usine a fermé
Les gars sont repartis ailleurs
Ils n'avaient pas le choix
Fallait r'mettre les pendules à l'heure
Le pays changeait de couleurs
Il fallait tout recommencer
Comme des oiseaux migrateurs
Laisser des plumes sur le bitume.
Sacrifier l'habitude
Et changer de métier
Reprendre des études
Ou bien se débrouiller
il s'est retrouvé employé
Chez un marbrier
Il dit j'risque pas d'manquer d'boulot au moins
Y'aura toujours des âmes à enterrer.
(bis)
Y'aura toujours des âmes à enterrer.
(ad lib)
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